Balade au centre commercial. [LIBRE]

Hiroki s’étira comme un chat sur son canapé. Il était allongé de tout son long et un flemme pas croyable s’était emparé de lui depuis qu’il avait avalé ces trois bols extra large de céréales. Il n’aurait jamais dû en reprendre… Mais que voulez-vous on aime ces petites boules soufflées au miel ou on n’aime pas. Et il se trouvait qu’Hiroki adorait ça. Du coup, son petit bidon était tout rond et sa peau du ventre bien tendue. L’étudiant posa les yeux sur l’écran de son portable, il était neuf heures quarante deux. Qu’allait-il bien pouvoir faire de sa journée ? Telle était la question. Hiroki décida, après encore quelques minutes de vaine réflexion, de se lever et d’aller voir dehors s’il y était. Il alla se brosser les dents, enfila sa veste et sortit. Il déambula à travers les rues et quand il sortit de sa rêverie, il se trouvait en face du grand Centre Commercial. Aller pourquoi pas, un peu de shopping ça a jamais fait de mal à personne… ou pas. Eh oui, parce qu’avec la chance légendaire qu’a notre Hiroki-chou… Il se promenait tranquillement en regardant les vitrines de temps à autre et s’acheta même une sucette chez le confiseur, qu’il finit en dix minutes chrono d’ailleurs. La pendule juste au dessus de l’accueil du complexe commercial affichait maintenant onze heures dix. Alors qu’Hiroki était presque collé à la vitre d’une boutique où de magnifiques guitares y étaient exposées, une bras vint se poser autour de ses épaules et une forte odeur d’alcool chatouilla les narines du jeune étudiant. Un gars bizarre et apparemment bourré venait de l’accoster. L’homme en question ouvrit la bouche et Hiroki avait presque l’impression d’avoir bu rien que de sentir son haleine, l’homme déclara :

Bon, pas que l’affirmation soit fausse loin de là, mais la question qui se posait là maintenant, là tout de suite était : C’est qui ce type… et qu’est-ce que ça main fait sous mon T-shirt ?! En effet, l’homme avait glisser sa main là où à la base elle n’avait rien à faire. Hiroki recula donc brusquement pour se dégager, se retourna et essaya de s’en aller mais c’était sans compter sur le fait qu’il avait affaire à un vrai pot de colle et c’est au niveau d’une boutique de vêtements que l’homme lui tomba une nouvelle fois dessus. Et en lui sautant dessus, l’homme-qui-sentait-fort-l’alcool-et-qui-voulait-littéralement-le-déshabiller rentra brutalement dans un second jeune homme d’une vingtaine d’année environ, jeune homme carrément bien foutu soit dit en passant. Hiroki adorait sa façon de se coiffer et ses multiples percings. M’enfin pour l’instant là n’était pas la question. Dans la bousculade, il avait reçu un coup à la mâchoire. Sa lèvre s’était fendue et saignait et il se retrouva par terre sans comprendre vraiment pourquoi ni comment. Son agresseur montra alors une fois de plus qu’il n’avait pas les idées clairs et commença à s’en prendre au jeune homme qu’il avait bousculé. Il criait des trucs comme : « Nan, mais ç’va pas oh ! ». De toute évidence, il ne savait pas qu’il avait devant lui un parrain de la mafia japonaise…

Eh bien, une fois lancé l’alcoolo ne s’arrêtait plus. Il débitait de ces énormités et il finit même par prendre le jeune homme par le col. Hiroki observait la scène en mettant la manche de sa veste sur sa lèvre. Il avait pris un sacré coup. Il n’v avait pas de miroir à portée de main là mais ça saignait assez abondamment et l’étudiant se demandait s’il ça allait s’arrêter un jour. Lorsqu’il détourna son attention de sa lèvre pour la reporter sur ce qui se passait devant lui. L’homme tenait toujours le beau brun par le col mais ce dernier avait l’air tellement sûr de lui quand il répliqua « « J'ai dis : Lâche moi. ». Hiroki en était comme qui dirait bouche bée : le pauvre vendeur avait la moitié de sa boutique par terre, le beau brun faisait presque du catch avec l’autre gars, mais en plus classe évidement et lorsque l’homme déguerpit le plus vite que ses jambes lui permirent, son sauveur le releva de la même manière que si Hiroki avait été un gamin de maternelle. C’était déconcertant avec quelle facilité il l’avait soulevé.

Le ton était froid mais peu importe, Hiroki regardait ses yeux. La première pensée qui lui effleura l'esprit fut : « Purée c'qu'il est bien foutu. » et s'en suivit, un peu tard peut-être, de « Mais… mais j'ai pas quatre ans ! ». Un peu long à la détente le jeune Yasashii. Il n'en résultait pas moins qu'Hiroki prit un petit air renfrogné pas méchant du tout et tellement craquant. Il fit la moue - trop mignonne soit dit en passant - et marmonna, assez audiblement pour que l'autre en face de lui puisse l'entendre, un petit quelque chose qui ressemblait à « Mais euh, j'suis pas tout petit. » L’étudiant posa alors les yeux sur sa manche, celle avec laquelle il avait voulu stopper le saignement de sa lèvre, elle était toute ensanglantée. Hiroki ouvrit des yeux comme gros comme des billes et s’écria :

En effet, du sang coulait encore de sa lèvre et la plaie paraissait plus large qu’un simple coupure. Après tout, il s’était pris un coup de coude alors bon, c’était quelque chose qu’on pouvait qualifier de normal. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il leva la tête vers le beau brun en face de lui et il le regarda avec une petite frimousse qui disait : « Aide-moi, j’vais me noyer dans un verre d’eau. ».

‘Me regarde pas comme ça, je suis pas ta mère.’ C’est ce que le mafieux répondit à Hiroki lorsqu’il croisa son regard de chaton perdu et ensanglanté. Les deux jeunes hommes se regardaient, ou plutôt le dit chaton fixait si misérablement le beau brun que ce dernier sortit un mouchoir tout propre de sa poche pour le lui coller sur la lèvre. Comme à son habitude Hiroki, à trois kilomètres de la plaque, pensa immédiatement qu’il allait salir le morceau de tissu. Mais… mais il voulait pas faire ça ! Mais bien avant que l’étudiant ait le temps de gesticuler en montrant le mouchoir :

Le schtroumf ? Les yeux comme des billes, le schtroumf en question regarda le parrain partir loin, loinn… Évidemment Hiroki réagit quinze ans après et dû trottiner pour le rattraper. Il semblait chercher quelque chose. Quoi ? La crevette n’aurait su le dire mais ce qui était sûr c’est qu’il ne trouvait pas et que ça l’agaçait. Hiroki, lui, ça l’amusait un peu. Il était trop mignon à se démener comme ça, cherchant ce je-ne-sais-quoi (et bien sûr ça ne serait même pas venu à l’esprit d’Hiro-chou que ce soit le centre de secours que le mafieux cherchait m’enfin…). Puis le beau brun attrapa le bras d’un passant, assez violemment d’ailleurs, pour lui demander où se trouvait cette foutue infirmerie. Juste en bas des escaliers dans lesquels le Yasashii faillit se ramer lamentablement. « Ah, j’vais pouvoir être soign… », la pensée du jeune homme s’arrêta là. En effet, la porte du centre de secours était fermée. Hiroki ne pu s’empêcher d’éclater de rire. Vraiment, c’était trop.

Il avait dit ça avec un grand sourire, genre « mais t’inquiète pas c’normal quoi ». Enfin bon, il ne sourit pas longtemps. Sa lèvre lui tirait et le mouchoir commençait à changer de couleur. Hiroki ne connaissait rien à la médecine. Pas qu’il lui fallut de grands soins mais même s’il se coupait à peine en faisant la cuisine, il ne saurait pas quoi faire alors que là, la coupure était légèrement plus importante… C’était une première pour le jeune homme. La seule fois où il s’était fait très mal au point de saigner, c’était quand les garçons de sa classe l’avait tabassé. Il avait alors quatorze ans et cette fois-là, il était tellement mal en point qu’il s’était réveillé à l’hôpital. C’est pourquoi, il demandait de l’aide à beau brun en face de lui et il espérait vraiment que le jeune homme ne le plante pas là…

Hein ? Quoi ? Comment ? Il devait faire le quoi ? Hiroki ouvrit des yeux grandes comme les billes avec lesquelles les petits n’enfants jouent. Comment devait-il le prendre, il n’en était pas très sûr. Le petit parrain avait employé le mot « gay » ou « gai » ? À bien y réfléchir, le premier n’aurait aucun sens dans le contexte sauf si le jeune homme avait marqué en gros « Je suis gay’ ! » sur le front, chose très peu probable. Les petites méninges d’Hiroki marchaient à plein régime. C’était donc « gai » qu’il avait utilisé. Ah, mais il devait donc faire attention à se qui se passait autour ! En effet, le beau brun en face de lui était en train de crocheter la porte du centre de secours. On se serait presque cru dans un film « James Bond & Cie ». Hiroki aurait été l’acolyte d’un grand espion en mission et il devait ouvrir cette porte à tout pris pour récupérer l’objet mystérieux avant le camp adverse. Hiroki était tout excité… Bon ok, il s’y croyait carrément. Ici en l’occurrence, le grand espion en mission était le beau brun à côté de lui, l’objet mystérieux était le petit pansement qui irait bientôt refermer sa lèvre et le camp adverse ? Il n’y en avait pas. Finalement, dans cette entreprise Hiroki n’avait pas servit à grand-chose. La porte fut crochetée vite fait bien fait et ils s’engouffrèrent à l’intérieur de l’infirmerie.

Et presque au garde-à-vous, Hiroki s’exécuta et fila s’installer sur le lit. Il regarda le petit parrain s’agiter devant la pharmacie. Quand ce dernier revint vers la mini crotte, il avait un petit flacon et une grosse compresse en main. Il mouilla la gaze du contenu de la fiole et vint l’appliquer sur la lèvre qui commençait à gonfler légèrement. Ça piquait ! L’étudiant fit une petite moue tandis que l’autre continuait à passer la compresse sur la plaie. Quand Hiroki rouvrit les yeux, le visage du brun était vraiment très près du sien. Il essayait de lui mettre un petit pansement en forme de huit - destiné à tenir la peau des deux côtés de la plaie afin qu’elle puisse se refermer plus facilement - que le jeune homme se mit à rougir comme une petite écrevisse. Faîtes qu’il ne le remarque pas…

[ S’il te plaît, ne fait pas agir mon personnage. Même si j’avoue que là ça m’arrange bien vu que je n’ai jamais soigné ce genre de plaie. XD ]

Le petit parrain fixait les différents flacons dans la pharmacie du centre de secours avant de reconnaître l’un d’entre eux. Oui, s’était celui-ci qu’il fallait utiliser. Il commençait à se souvenir plus ou moins des gestes à avoir. Il avait de la chance d’ailleurs, les éléments permettant de soigner ses plais étaient proches les unes de autres, certainement que le jeune homme qu’il avait ramené ici aujourd’hui n’était pas la seule personne de la journée à s’être blessée de cette manière si particulière. Un coup de bol pour la mémoire de l’arrogant qui avait subit un rafraîchissement instantané. Il attrapa donc les objets en question et se rapprocha du garçon. Celui-ci, comme demandé, s’était installé sur le lit surélevé et attendait tranquillement qu’on s’occupe de lui. Il ressemblait vraiment à un enfant. Un petit qui attend que sa génitrice s’occupe de son bobo. Drôle d’impression pour le brun. Il n’avait que peu l’habitude de ses attitudes naïves et innocentes. Enfin, il n’en avait plus l’habitude depuis la disparition de son premier aimé. S’était donc une sensation qu’il avait du mal à reconnaître et revivre, bien que ce jeune homme n’ait pas le même physique que Keisuke, et heureusement, sinon cela en aurait été que plus déstabilisant. Bref, il tira un tabouret et vînt se placer prêt du garçon en question avant de déposer les affaires dont il avait besoin sur une petite proche, faites exprès certainement. Il attrapa un premier flacon et commença à désinfecter la plais de sa nouvelle connaissance. Très concentré, il semblait prendre cela très à cœur. Comme devant un puzzle très compliqué ou la concentration doit être maximal, même si finalement, on a plus l’air stupide qu’autre chose à porter de l’importance sur ce genre de casse tête. Mais il ne s’en rendait pas réellement compte, il réfléchissait simplement aux gestes exacts à avoir pour guérir la plais, cherchant vaguement à se remémorer ses propres blessures.
Il vit alors vaguement son voisin faire la moue, grimaçant et bougeant son visage à cause du produit qu’il posait sur ses lèvres. Il releva un instant les yeux vers lui, attendant qu’il arrête de bouger pour continuer, puis il se remit au travail, toujours aussi concentré. Il posa ensuite la compresse sur la table et attrapa l’un de ses fameux pansements spécialement conçus pour ses blessures. Il se rapprocha encore plus afin de réussir à mettre cette chose. Rapidement, il comprit que cela allait être plus compliqué que ça en avait l’air. Il grogna un peu, comme ci une pièce de ce satané puzzle ne voulait pas s’emboîter avec une autre. Puis il continua à se battre contre le pansement, relevant une fois les yeux vers le jeune homme, les rebaissant, tiltant finalement et les relevant une seconde fois. Il réalisa alors la proximité de leurs deux visages et surtout, il aperçut le pourpre qui avait prit place sur les joues de son voisin. Il glissa ses yeux des pommettes révélatrices de gène aux yeux du jeune homme, s’encrant au fond de ses prunelles. Minao ne cillait pas, toujours aussi glacial et sûr de lui, comme cherchant quelque chose dans les yeux de son voisin. Soudain, sa langue glissa sur sa lèvre inférieure, caressant les perçings qui s’y trouvaient de façon provocante. Et immédiatement, il rajouta :

« A quoi tu pense le schtroumpf ? »

Un sourire en coin, amusé, qui appuyait cette question. Question qui ne cherchait évidement pas de réponse. Il devina vaguement le pourquoi du comment de cette rougeur, cette gène, ou du moins, il avait sa propre interprétation. Un peu égocentrique ? Carrément. Il était certainement trop sûr de lui, mais c’est-ce qui faisait son charme non ? Et qui lui permettait d’avancer dans le milieu. Joueur, il attendait évidement de voir la réaction de son voisin à cette provocation, celle-ci cherchant à le mettre encore plus mal alaise. Mais très vite, un bruit vînt perturber le calme de la pièce. Trois médecins pénétrèrent dans le lieu, surprit de voir deux personnes à cet endroit qu’ils avaient précédemment clos.

Médecin 1 - « Que faites-vous ici ?! »
Minao - « Il avait besoin de soin, je le soigne. C‘est à ça que sert un centre de secours, non ? Enfin, habituellement, quant les médecins n‘ont pas abandonnés l‘endroit. »
Médecin 1 - « Une femme s’étaient évanouit dans le hall ! Notre absence ne […] » Il fut évidement coupé par la réplique du parrain.
Minao - « Elle devait avoir un sacré décolleté pour que les trois médecins du centre veuillent la soigner. »
Médecin 2 - « Je ne vous permets pas !! »
Minao - « Je vous ai pas demandé la permission. » fit-il, catégorique.

Les trois hommes restèrent alors bouche bé devant tant d’impertinence. C’est vrai que Minao n’était pas du genre sympa et ses répliques avaient le don d’énerver. Mais qu’importe, il était comme ça. Il se releva donc, poussant le tabouret un peu plus loin du pied alors qu’un des médecins le menaça d’appeler la sécurité s’ils ne quittaient pas les lieux. Minao attrapa la main du jeune homme à peine soigné et le tira avec lui vers l’extérieur, lançant un vague « Je peux me jeter dehors tout seul, merci. » bien sarcastique, qui fit frémir une nouvelle fois le trio médical. Le mafieux entraîna donc le plus petit avec lui dans les couloirs du centre commercial avant de sortir. Devant le grand bâtiment, il lâcha enfin la main du jeune homme.

« Tu peux te débrouiller seul maintenant, non? »

Maintenant ? Maintenant qu’il était soigné et qu’il ne saignait plus. Minao se disait vaguement que le petit nain bleu allait pouvoir retourner à ses occupations et lui aux siennes. Enfin, il n’avait rien de prévu mais s’était pour la forme.

Faîtes qu’il ne le remarque pas… Tu parles ! Comment pouvait-il ne pas le remarquer alors que les joues du "schtroumpf" s'empourpraient de manière aussi voyante ? Et comme s'il avait envie qu'Hiroki devienne rouge pour de bon, le petit parrain passa sa langue sur ses percings, geste carrement provocant soit dit-en passant. Il souriait apparement content de mettre la crevette dans cet état. Cette dernière commença vaguement à se tortiller de gène. Eh merde, il venait probablement de se trahir quant au fait qu'il était gay'. Pas qu'il n'en soit pas fier hein, mais la façon dont s'était arrivé... Raah ! Quelle gourde ! Habituellement il arrivait parfaitement à contrôler ses rougissements (ou à peu près...). Mais avouons que là, dans ce cas précis, n'importe qui normalement constitué aurait eu la même réaction face à un gars aussi bien foutu. Et avec sa manière d'agir arrogante, ses percings et la façon dont il le soignait un instant plus tôt. Il avait l'air si concentré... Ce fut des bruits de pas et l'exclamation d'un des nouvels arrivants qui sortit Hiroki de sa très intéréssante réflexion. Ce qu'il faisait ici ? Eh bien c'était évident, ils faisaient ce qu'on fait habituellement dans une salle de soin, ils soignaient. C'était, à peu près, ce que leur avait répondu le grand brun à côté de lui. Puis s'en suivit d'un échange de quelques mots où visiblement les medecins n'en menaient pas large. Hiroki ne put s'empècher de rire dans son coin lorsque le petit parrain rétorqua que la femme qui s'était évanouie « devait avoir un sacré décolleté pour que les trois médecins du centre veuillent la soigner. ». La réponse, même si elle paraissait nier les faits, montrait parfaitement qu'il avait vu juste. Sur l'instant, si Hiroki avait dû donné un adjectif qui qualifierait le mieux sa nouvelle connaissance ca aurait été sans aucun doute « impertinent ». Et ils sortirent enfin du centre de secours et du centre commercial, se jetant dehors tout seuls comme des grands et laissant les trois autres bouche bée derrière. Sil pouvait se débrouiller seul maintenant ? Certainement oui mais il n'en avait pas vraiment l'envie...